En contravention évidente avec l’État de droit, le Sénat examinera le 15 mai 2025, dans le cadre de la niche parlementaire du groupe Union centriste, une proposition de loi visant à relancer le chantier de l’autoroute A69 entre Castres et Toulouse – un projet aussi anachronique que climaticide.
Pour rappel, fin février, le tribunal administratif de Toulouse avait annulé l’autorisation environnementale de ce projet autoroutier, mettant un coup d’arrêt aux travaux et donnant raison aux nombreuses associations mobilisées depuis des années, parfois au péril de leur santé et de leur vie.
Thomas Brail, co-président du Groupe National de Surveillance des Arbres (GNSA), et onze autres militants ont mené une grève de la faim, puis de la soif, pour dénoncer ce projet. Les activistes surnommés « les écureuils », qui avaient grimpé dans les arbres pour ralentir le chantier, ont également obtenu gain de cause, permettant de sauver des centaines d’arbres menacés.
Pour rappel, le projet d’autoroute A69, c’est :
- 253 000 tonnes équivalent CO₂ (t éqCO₂) émises pour la construction seule. À l’horizon 2050, le projet aura généré 715 000 t éqCO₂, soit l’équivalent des émissions annuelles de 340 000 habitants, alors même que chaque citoyen devrait limiter ses émissions à 2,1 tonnes/an pour respecter les objectifs du GIEC.
- L’artificialisation de 366 hectares, dont 232 ha de terres agricoles, 75 ha de prairies et milieux arbustifs, 41 ha de jardins et vergers, 13 ha de forêts, et 22,5 ha de zones humides.
- La destruction de l’habitat de plus de 116 espèces protégées, dont certaines en voie d’extinction selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
- Une atteinte directe à la souveraineté alimentaire, avec la disparition de terres agricoles fertiles dans la vallée du Girou, et une menace pour la santé publique via l’émission accrue de particules fines.
Retrouvez la liste complète des enjeux sur le site de La Voie Est Libre.
Alors que l’urgence climatique nous impose de faire des choix courageux (développement des transports en commun, réduction de l’usage de la voiture individuelle), ce projet d’autoroute incarne une vision dépassée de l’aménagement du territoire et laissera une cicatrice durable, à la fois écologique et symbolique.
Mobilisons-nous contre cette tentative de contournement de la justice !
Interpellez dès maintenant les sénateurs et sénatrices. La proposition de loi pourrait être examinée à l’Assemblée nationale dès la mi-juin.